"Blood Moon"
Les rayons de l'astre lunaires illuminaient le village. Ils se reflétaient sur les murs. Dans les vitres cassées des maisons. Dans les mares de sangs qui s'étendaient, aspirées par la terre. La petite fontaine au centre du ville, coulait rouge carmin. Tout comme le liquide qui gouttait de mon épée. Mon regard se posa sur les cadavres étendus par ci par là sur la place. Je pouvais sentir les respirations des survivants. Mais seule une m'intéressais. Du pied j'enfonça une porte de bois. Je souleva une table renversée en plein milieu du passage. La maison était plongée dans le noir mais je n'avais pas besoin de voir pour sentir. Je baissa les yeux sur le plancher. Juste en dessous de moi une pair d'yeux me fixait. L'espace entre les lattes était trop grand pour fournir une cachette digne de ce nom. Ils étaient écarquillés de terreur. Je le fixa un moment puis souleva d'un coup la trappe. L'homme hurla et se débattit. Mais cette nuit, j'étais la plus forte. J'aurais pu tuer la Mort si elle s'était présentée à moi. L'homme hurlait de tous ses poumons pendant que je le traînais devant la fontaine. Du sang qui était encore présent sur ma lame je dessina un cercle dans la terre. J'y posa mon fardeau qui avait finalement arrêté de se débattre. Il était hébété. De la pointe du croisant du pommeau je m'ouvrit l'index. Dans l'air tout autour du cercle, je dessina des idéogrammes tout en murmurant une brève incantation. Je revins me poster devant celui qui allait bientôt passer l'arme à gauche. Le choc l'avait quitté et il me menaça en vrai chef de brigand. Sans prévenir je plongea ma main dans sa poitrine, resserrant mes doigts autour de son cœur. Il sursauta et fixa mon masque.
- La mort vient toujours. Et la vengeance la précède.
Sur ses mots je lui arracha l'organe si vital. Il s'écroula au sol le sang s'écoulant de sa poitrine ouverte. Je plongea ma lame dans le trou et elle aspira alors l'âme du condamné. Quant son travail fut fini, je retira mon masque. Il s'éleva doucement dans les airs et disparut tel la poussière emportée par le vent. L'épée en forme de Lune si particulière, suivit son exemple. Je contempla le spectacle macabre illuminé par les rayons de la Lune de Sang. Sans rien dire, je le traversa et continua ma route. Je m'aperçus bien plus tard que mes vêtements étaient emplis de sang et que je laissais des traces de pas ensanglantées dans la neige.
La lame brillait à la lumière naturelle. Je passa une dernière fois le chiffon dessus et d'une torsion de la main la fit disparaître. Je ne savais pas exactement où elle allait mais je savais que d'une simple pensée je pouvais la faire apparaître ou disparaître à volonté. D'un geste je me lava les mains dans le ruisseau et me releva. Pour soulager mes muscles restés trop longtemps immobiles je fit quelques étirements puis me remis en route. Le petit village que j'avais traversé des années au paravent était à présent devenu une grande ville. Mais ils avaient gardé la petite place. Mon œil accrocha une plaque. Elle avait été rajouté à la fontaine après mon passage, sinon je l'aurais remarquée, elle aurait accrochée les rayons lunaires. Je m'approcha et m'accroupis pour pouvoir lire les inscriptions. Vielles mais pas illisibles. Manifestement c'était un "monument" dont ont prenais soin. "En l'honneur de la guerrière qui délivra ce village de l'oppression" Je grogna et me releva. Qu'est ce que c'était ces conneries ? Je soupira. On ne pouvait empêcher les hommes de mal comprendre. J'haussa les épaules et allais me remettre en route quand je vis un vieil homme qui me fixais. Je pencha la tête sur le coté. Ses yeux plissés soudain s’écarquillèrent et il se leva. Je compris alors. Il m'avait reconnue. Et moi qui pensais que tous les villageois étaient morts, après si longtemps. Je ne lui laissa pas le temps de venir me voir, je fis demis et me fondis parmi la foule. C'est un gros défaut que de suivre les envies provoqués par les souvenirs.
Au 21 ème siècle, le monde à bien changé. Mes cheveux blanc ne dérangent personne, mes yeux non plus, et je peut passer encore plus inaperçue. Mais ces siècles d'abondances couvrent facilement la face cachée de cette société. Je me souvins rapidement de Babylone et de sa chute aussi rapide que sanglante qui fut suivit par celle de l'Atlantide. Oui, les siècles d'abondances ne se finissaient jamais bien. Et à chaque fois, j'étais l'arme du destin. Mon regard parcourut la mer, illuminée par la Lune. Oui, bientôt la nouvelle Lune de sang apparaîtra. Et ma forme originelle me sera permise. Alors le feu et le sang pleuvra sur ce monde.
Tous les cents ans, la Lune de Sang se lève. Attention à ceux qui ont tourné le dos à la lumière et pactisé avec les ténèbres maléfiques. Le sang coulera et la Lune de Sang restera aussi longtemps que le Mal ne sera éradiqué par son soldat. Habillé de rouge, masqué et aidé par une lame unique à l'allure de la Lune, il exterminera les impurs de ce monde. Il ne partira que lorsque ceux qui devaient affronter la mort l'auront vu et leurs yeux vident fixerons le ciel dans lequel la Lune de Sang trônera.