Kaelis "Libra" Night
- Mlle Night ! Attendez !
Je me retournait vers celui qui venait de m'appeler. Grand brun aux yeux bleus, séducteur, imbu de lui même et macho, profondément détestable sous sa couche d'homme parfait, celui qui, depuis une bonne année, se croyait être mon supérieur s'avança vers moi. Je ne put m'empêcher de plisser les yeux devant l'éclat de ses dents. Dignes des pubs humaines pour dentifrice. Macho sans cerveau arriva devant moi et voulut poser la main sur mon bras, un geste paternaliste que je ne supportait pas et qu'il avait avec à peu près toutes les femmes, mais s'arrêta juste avant le contact physique. La première fois qu'il l'avait fait avec moi, juste après mon arrivée au Ministère de la Magie, je l'avais prévenu, la seconde fois je lui avait cassé le bras. Il avait compris. A chaque fois, il faisait mine de me toucher et à chaque fois je priais pour qu'il le fasse. Je lui péterais plus que le bras. Mais non, malheureusement, il se stoppait juste avant. Je lui lança un regard non simulé d'ennui profond. Que pouvait-il bien me vouloir. La dernière fois c'était pour un formulaire non remplit. La fois d'avant pour une mission de niveau S, dont personne ne voulait. Aujourd'hui, peut être voulait-il me transformer en femme de ménage.
- Dites, votre bureau n'est pas très propre, se pourrait-il qu'une femme ne soit pas organisée ? De plus j'ai remarqué que depuis quelques temps vous travaillez de moins en moins. Enfin Mlle ....
Ding Ding Ding, nous avons une gagnante. Bordel, mais pour qui me prenait-il ? Je soupirais.
- Ecoutez, je ne suis pas une femme de ménage, et encore moins une femme des années 30. Je ne suis pas un gosse et actuellement, vous n'êtes pas mon boss. Donc si vous avez une réclamation, allez voir ma secrétaire, si vous voulez vous plaindre, je suis sure qu'une de vos poupée acceptera de vous écouter pleurer, surement celle en plastique. Si vous avez une mission, trop difficile pour vous, je peut la prendre en charge. Si vous voulez juste me faire chier, sachez que ça ne fonctionnera pas et si à un moment, vous pouvez penser que j'ai l'air d'en avoir quelque chose à foutre faites le moi savoir que je vous détrompe. Maintenant, excusez moi, je vais glander dans mon bureau.
Je ne m'attarda pas sur son beau visage devenu menaçant et entra dans la pièce qui m'était allouée, passant au passage devant Mila, ma secrétaire abasourdie.
Tap tap tap. Tap tap tap. Tap tap tap. Je fixa le plafond. Tap tap tap. Tap tap tap. Toujours aussi vide que pendant l'heure qui venait de s'écouler. Tap tap tap. Tap tap tap. Je me redressa d'un coup et grogna. Pourquoi avais je accepté ce boulot ? Travailler au Ministère de la Magie est ennuyant au possible, je n'ai pas le droit d'agir comme je le veut, même si c'est pour le bien de la mission, soit disant que jeter quelqu'un du haut d'un immeuble pour avoir des réponses c'est pas la bonne solution. Pourquoi ai-je pris ce job bordel ? Alors oui, j'ai Mila. Cette femme est une perle et le fait d'avoir un salaire régulier est un point bonus non négligeable mais le reste ? Mon dieu, mais dans quoi je me suis embarquée ? Je vais réellement mourir d'ennui. Presque un an que je suis au MM. Un an d'ennuis mortels.
Mon regard parcourut la vaste étendue d'eau salée qui s'étalait à mes pieds. Les vagues venaient s'écraser sur la falaise, faisant jaillir des gerbes d'écume et l'odeur de l'iode m'emplissait les narines à chaque fois. Le vent qui hésitait entre zéphir et mistral, courrait sur ma peau la rafraîchissait rapidement. J'étais en débardeur, mauvaise idée peut être, mais je ne me préoccupais pas de cela pour le moment. Avec les orteils dans le vide, accroupie sur l’extrême bord de la falaise, je me sentais plus calme que dans cette pièce fermée que les autres appelaient "bureau". Une ombre noire agrippa mon regard et je souris. D'un geste circulaire du poignet, la baguette entièrement noire se transforma aujourd'hui en Katana, également noir. La lame longue de 60 cm, était suffisamment épaisse et tranchante pour perforer n'importe quelle peau. C'était l'arme idéale pour se battre de près. Habituellement, je préfère me battre avec une rapière. Arme de rapidité et de précision. Mais aujourd'hui, cette forme m'aurait désavantagée plus qu'autre chose. L'ombre s'approcha de la falaise, juste sous moi. J'agrippa mon sabre et après une grande inspiration, sauta.
500 000 $. Pas énorme comparé au monstre que j'avais capturé plutôt dans la journée. L'énorme baleine magique -aucune idée du nom, il m'avais échappé- m'avais donnée du fil à retordre, mais elle s'épuisait bien plus vite que moi. Le conservateur du Zoo d'espèces en voie de disparition me sourit et me montra l'écran de l'ordinateur. Je reçus un sms au même moment me signalant le dépôt de la somme sur mon compte. J'hochais la tête, et le regarda s'extasier devant l'animal. Un demi million pour sauver une espèce de baleine. L'espèce humaine était déjà pas capable de sauver sa propre espèce, alors pourquoi essayer avec les autres ? Bêtement pragmatique, j'haussais les épaules à ma propre question et sortit de la grande structure victorienne. Bien. Et maintenant ?
- Vous cherchez des infos sur Libra ? Combien vous donnez ? L'homme eu un ricanement méprisant. Faut proposer plus mon gars. Si elle apprend que je cafte sur elle, s'en est fini de moi. Il attrapa la liasse de billet aussi vite qu'un rat quittant un navire en train de couler et les comptant minutieusement. Bon ok, ça fera l'affaire. Il renifla et rangea les billets dans sa poches arrière. Libra c'est une vraie dure à cuire. Elle à toujours été dans la rue asqu'on dit. C'est une vraie panthère en combat, très douée, très vicieuse aussi. "Toujours frapper celui qui est à terre". C'est c'qu'elle dit. Parait que elle et son frère ils sont très puissants niveau pouvoir magique mais elle, elle les utilises presque pas, en tous cas asque j'en sais et lui..., ben, On sait presque rien sur lui en fait. Il s'essuya le nez sur la manche crasseuse de son manteau. Pourquoi Libra ? J'en sais trop rien. Je me souviens que quand on était gosse, elle faisait toujours en sorte que justice soit rendu et tout le foin qui va autour vous savez. Peut à cause de la balance de la justice, chez pas moi. Allez dégagez, si on me voit avec vous, j'vais passer un sale quart d'heure.