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Irélia Montrozier

La théière fumait doucement, emplissant la cuisine d'une odeur douce et fruitée. La fraîcheur de l'Automne s'était installée et la buée perlait sur les baies vitrées de la maison. Mes pieds nus frottant contre le carrelage blanc de la cuisine, je pris une tasse et la remplit avec le liquide de la théière. Le froid revigorant me fit du bien après la douceur du lit. L'herbe mouillée glissante de rosé bruissait dans la brise. Calmement, je fis le chemin pour aller à ma serre, et sans précipitation en fit le tour, pour vérifier l'état de mes chères amies. Du bout des doigts, je déposa une petite pierre brune à côté d'une plante fanée et murmura une phrase. Cette dernière se releva pleine de vie. Bien, maintenant il était temps d'aller travailler.

La boutique n'était pas très voyante. Une vielle ruelle entre deux immeubles Haussmanniens, menant à un petit parc qui n'avait de vu qu'une devanture avec de hautes fenêtres entourées de vieux bois foncé tanné par les ans. Un titre calligraphié avec minutie, "Meaux comptés" et même une enseigne en fer, représentant un livre ouvert au contenu doré qui oscillait dans le doux vent d'automne. Ma boutique. Située en France, un pays nettement plus libre au niveau des créatures surnaturelles que l'Angleterre ou les Etats-Unis. Ici, je pouvait vendre sans soucis, des onguents ou autres potions pour aider ceux qui en ont besoin entre deux livres lu. Ils viennent par hasard chez moi, je ne fais pas de publicité, seuls ceux qui en ont besoin arrivent à trouver cet endroit hors du temps et du moment. Je souris en exposant une collection de fioles contenant un liquide rosé. L'intérieur de mon cher commerce n'était pas comparable à l'extérieur. Si ce dernier ne payait pas de mine, le premier était un mélange de luxe et simplicité. Passer le sas d'entrée, une grande pièce aux murs clairs accueillait le client. Sur des meubles de bois clair était disposé fioles et boites en verres. Le comptoir prenait une grande partie de mur face à l'entrée. Pour découvrir le reste des produits, il fallait s'avancer dans la pièce suivante, à droite. Grande et lumineuse, elle resplendissait de couleurs. Fioles aux contenus multicolores, savons, pommades, onguents, bouquets d'herbes, tout pouvait être trouvé ici. C'est à la gauche du comptoir, une fois passé l'arche, qu'on découvre une grande pièce chaleureuse dont les étagères murales croulent sous les  ouvrages. De cette pièce, on peut accéder à une serre victorienne, emplit de verdure, une sorte de petit jardin d'hiver, fait pour ceux qui aime lire au calme dans la nature. 

Souvent j'ai ce qui pourrait s'appeler des pré-sentiments. Ma nuque me pique, mes bras de démangent, j'ai des fourmis dans la poitrine. Comme aujourd'hui. Dans la matinée, e ressentis une piqûre dans mon cœur, et la minute qui suivait un homme entrait dans ma boutique.  Il semblait perdu, éreinté. Je l’accueillis et il fit le tour de mes onguents et potions. Cet homme venait de souffrir énormément je pouvais le ressentir jusque dans mes os. Il avait besoin de réconfort. Malgré moi, ma main s'était porté sur un petit sac que j'avais confectionné la veille. Un ensemble. Une potion pour le calme et la sérénité ainsi qu'une pierre. Blanche et lisse, elle apportait confiance et joie. Nous discutâmes et je lui offris le sac.  Malgré ses protestations, il fini par partir avec sous le bras. Je me rendis plus tard compte que je n'avais préparé qu'un seul sac la veille. Ce genre de petits événements m'arrive tout le temps. Heureusement pour moi que je vis seule, que je ne côtoie personne. J'en deviendrais folle.

 

Ce monde à beaucoup souffert, j'ai encore du mal à croire qu'on est si souvent passé près de l'extinction. L'Apocalypse, les Léviathans, presque une dizaines d'années que ça avait commencé. Et moi je vivais au milieu de tout ça. Ma maison était en pleine Amérique, un pays qui à élus Trump, un pays avec des portes menant aux Enfers à tous les coins de rues, un pays avec les Winchesters, abandonné par les Hommes de Lettres Britanniques. Bref pas le meilleur endroit pour vivre en tant que sorcière contemporaine. Ma maison était en sécurité mais il valait mieux être prudent non ? Elle se trouvait au fin fond d'une foret, entre deux pans d'une montagne qui se fermaient sur elle comme des bras sur un être cher. Grâce à un vieux manuel de Magie légué par un ancêtre, j'avais mis au point un sort pour me déplacer grâce aux portes. Dans le même style que la porte magique dans le Château ambulant, mais ici ce n'était pas un bouton qui dirigeait le tout mais des mots. Choisit spécifiquement pour chaque endroit où la porte me mènera. Ma boutique, mes autres demeures.

 

Ce moyen de déplacement n'était connu de personne et il valait mieux pour moi que personne ne le découvre. Il n'y avait pas que les chasseurs qui en voulaient aux sorcières dans mon genre. Ou plus particulièrement à moi. Les secrets de ma famille étaient des trésors convoités par beaucoup. Mais si ils me pensent morte comme les autres, alors peut être aurais je de la chance et je pourrais peut être vivre tranquillement. Ironique et tellement naïf ... Je ne pouvais pas l'oublier, ce souvenir qui resterait sans doute gravé dans ma mémoire à jamais et qui me montrait la vérité sur ma naïveté. Il se rappelait à moi toutes les nuits. Il n'y avait que lors des nuits sans lunes qu'il partait. A croire qu'il me laisse me reposer pour mieux me terrasser après. Comme disait Baudelaire, "l’Espoir, Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique, Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir." Un jour mon corps mort regardera le ciel de son regard vide. Et ce jour là, la dernière Sorcière Originelle aura disparue. 

Irélia Montrozier

Informations

FAMILLE : None
AGE : 30 ans 
SITUATION : Célibataire
JOB : Propriétaire d'une boutique
"Meaux comptés"
NATURE : Sorcière 

Univers

Mercy Thompson
Supernatural 
Harry Potter
Kate Daniels
Univers Fantastiques
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