La plaine était vide, seules les herbes pliaient doucement et souplement sous le vent. La brise tourna doucement autour de moi et s'en alla continuer sa route. Je m'avança seule dans cette étendue de nature, le regard passant sur des endroits précis qui ravivèrent mes souvenirs. Tel un fantôme venu m’accueillir, un petit apparut et courut vers moi, les bras tendus et un grand sourire aux lèvres. J'eu la fugace envie de me baisser et de le prendre dans mes bras, mais il me passa au travers, comme un hologramme l'aurait fait. Je me retourna et aperçut un guerrier. Grand, taillé pour la guerre, la peau basanée par le grand air et des yeux perçants, il fit tournoyer le petit dans les airs puis se tourna vers moi. Mon cœur explosa quand j'aperçus l'amour présent dans ses yeux et la main qu'il me tendait. La vision s'évanouit avec les quelques larmes qui coulèrent de mes yeux et le vent qui emportait mes sentiments.

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Je soupira devant le pugilat qui venait de se déclarer dans la salle de réunion privé de l’hôtel 5 étoiles. A sa droite, Gomes, le chef d'un des plus grands gangs de l'ouest des états-unis empoignait Han, tête de la triade de la même zone. Ce dernier l'insultait en chinois et recevait des insultes en espagnol. Leurs hommes se pointaient tous de leurs canons et moi j'étais au milieu. Quelle plaie.

- Madame, ça tourne au vinaigre, allons-y. 

Je tourna le regard vers Max, mon garde du corps en chef et secoua la tête. Elle n'allait pas se faire avoir par des gamins. 

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Elle venait de secouer la tête. Elle refusait de sortir de cette pièce où la moindre fausse note allait en transformer les occupants  en steak hachés pleins de balles. Il aurait du s'en douter. Il travaillait pour elle depuis un an déjà. Et jamais il ne l'avait vu fuir. Elle était assise devant deux des chefs des plus dangereux groupes des Etats-Unis, une tasse de thé dans la main, les jambes croisées, regardant le spectacle que donnaient les deux hommes avec lassitude. Tel un parent qui regarde ses enfants se bagarrer. Elle était petite, mais son caractère calme et paisible la faisait paraître plus imposante. Elle avait passée la tenue habituelle des réunions "parents d'élèves" comme elle appelait ça. Un jean taille haute noir, des escarpins noirs également et un haut à manches longues simple vert d'eau assortit à ses yeux.  Ses yeux étaient d'ailleurs, magnifiques. Ils reflétaient un nombre de couleurs incroyables, oscillant souvent entre des camaïeux de bleu et de vert, avec de l'or en leur centre. Ses yeux commençaient d'ailleurs à s'illuminer légèrement, signifiant qu'elle en avait marre. Elle rejeta sa longue queue de cheval noire dans son dos et déposa sa tasse sur la table basse qui fut projetée un peu plus loin et retournée dans le même mouvement. Il savait parfaitement ce qui allait se passer. Il retint du regard Kyle, un soldat des forces spéciales qui venait d'arriver  sous son commandement, à la protection de Karma. Etant nouveau, il ne connaissait pas autant la seule femme présente dans cette pièce, contrairement à moi. Karma se leva et épousseta ses mains. D'un coup elle attrapa l'oreille gauche de Gomes qui surpris relâcha sa garde. Elle en profita pour esquiver un coup de poing venant de Han et fit un croche pied à ce dernier tout en bloquant le bras de Gomes dans son dos. Elle eu un petit sourire de satisfaction en les entend râler. Une femme vraiment étonnante. 

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Je regardait les deux hommes assis devant moi. Je les avaient rapidement fait ranger la pièce et ils était actuellement assis sur le canapé, chacun de son côté, bien éloigné de l'autre. évidement j'avais gardé le dernier fauteuil. J'avais commandé du thé, encore, et sirotais ma tasse. 

- Et si je vous disais qu'en fait, il n'y à personne, ni chez vous Gomes, ni chez vous Han qui vous à trahit. 

Les deux hommes m'accordèrent des regards pénétrants. Je souris derrière ma tasse. Ça y'est. Ils avaient arrêté de se concentrer sur leur querelle débile pour se focaliser sur moi. Gomes ricana doucement.

- Et comment pouvez vous dire ça ? Mes sources sont fiables.

- Les miennes aussi.

Han jeta un regard haineux à Gomes. Ils étaient enfin d'accord. Hé ben pas trop tôt. Je pris la serviette tissus fournie avec le thé et tapota mes lèvres, plus pour faire durer le silence que pour vraiment m'essuyer les lèvres.

- Dites moi Gomes, votre source serait ce votre fils ?

L'homme se leva d'un bond et hurla presque.

- Comment .. ?

- Suffit ! Asseyez et comportez vous enfin comme un invité modèle monsieur !

Il se frotta doucement le bras que je lui avait tordu plutôt dans la soirée et se rassit. 

- Et vous Han, votre source c'est votre fille n'est ce pas ?

Han avait retenu la leçon lui et fronça juste les sourcils. Je secoua la tête dépité que les hommes qui avaient été si intelligents pour mener leurs gangs au sommet, ne l'étaient plus autant quand il s'agissait de leur cercle proche.

- Par le plus simple des hasards, avez vous ordonné à ces deux jeunes de sortir ensemble pour avoir une "taupe" dans le gagns adverse ?

Seules des grimaces se firent voir et répondirent à ma question. 

- N'avez vous pas simplement imaginé que ces deux jeunes, étaient vraiment ensemble et pas parce que vous l'avez ordoné ? 

Ils réalisèrent enfin ce que je disais. Enfin. Deux heures après des le début de cette réunion. Je soupira. Maintenant, J'allais devoir faire en sorte que ces jeunes n'aient pas de soucis. Quelle job embêtant. Mais si passionnant !

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Pour la troisième fois en quatre mois, je me retrouvais dans cette plaine. Combien de fois étais je venu ?  Combien de fois en tellement de siècles ? Sous la plante de mes pieds, l'herbe était douce et agréable. Je me mis à marcher, un peu sans but. Un peu comme à chaque fois. Et comme à chaque fois, je finissais sous cette arbre centenaire, que dis-je millénaire puisqu'il était là lors de ma naissance. Je posa ma main sur son écorce rugueuse. Elle retrouva facilement son empreinte, gravée dans l'écorce depuis si longtemps. Elle était entourée d'une plus grande et entourait une plus petite. Je caressa doucement les fines lignes, presque invisible maintenant. Cela faisait trop longtemps. Trop de temps à ressessasser tout ça. Trop de siècle à pleure. Pourquoi n'arrivait-elle pas à oublier ? Pourquoi son esprit était-il si ... humain ?

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